Nos cinq sens sont sans cesse affectés par une multiplicité d’impressions qui réagissent sur nos dispositions mentales. C’est une excellente chose de s’appliquer à réfréner ces impressions.
Énumérons quelques caractéristiques pour chaque sens : l’apparence des êtres, des choses, affecte parfois profondément nos dispositions intimes. Ainsi, nous nous laissons influencer par l’environnement dans lequel nous nous trouvons : On n’entre pas, dit Sylvain Roudès, de la même manière, dans l’hôtel d’un village, le salon d’une mondaine ou le cabinet d’un médecin célèbre, quand les invités sont absents. Les tissus d’ameublement, les œuvres d’art, le cristal du salon, le mobilier sévère du cabinet médical, exercent involontairement sur nous une certaine impression, qui influe également sur notre façon de nous comporter. Si, par hasard, nous sommes témoins d’un accident plus ou moins tragique, nous tournons instinctivement la tête.
La façon dont les gens s’habillent et marchent modifie notre attitude à leur égard. La température et le ciel gris, qui donnent aux objets extérieurs une certaine apparence de tristesse et de désagrément, perturbent parfois notre activité.
Les occasions d’exercer la maîtrise de soi sont nombreuses:
- Le contact de certaines choses, de certains animaux, inspire à notre sens du toucher une répugnance, voire une horreur insurmontable… en apparence. Sans chercher ce contact, subissons-le avec le plus grand courage lorsque l’occasion se présente.
- Les bruits discordants, brusques, inattendus produisent une contraction des muscles du visage, provoquent un sursaut, une exclamation : réprimons ces réflexes et entraînons-nous à écouter tranquillement le cliquetis de l’atelier, la stridence d’une voix ou le bruit des véhicules.
- Lorsqu’une odeur désagréable frappe notre odorat, nous essayons d’en éloigner la source, surtout si cette odeur signale une possibilité d’intoxication ; mais, si elle est inoffensive, nous ne devons pas craindre ses effluves, en disant : « Je ne permettrai pas que cette cause insignifiante me dérange ».
- On sait que les préférences et répugnances alimentaires ne correspondent pas toujours à l’excellence ou au caractère désagréable des comestibles qui les génèrent. Dans ce cas, il faut faire appel à notre intelligence et la laisser prévaloir afin de réguler notre alimentation.
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