Dans un monde saturé de sollicitations, où l’on pense souvent désirer librement, une vérité troublante émerge : nos désirs ne sont pas nés en nous — ils nous sont suggérés. Vous pensiez choisir votre métier, votre voiture, votre couple, votre style de vie en toute autonomie ? En réalité, une force invisible mais puissante façonne nos aspirations : le désir mimétique, révélé par le grand penseur français René Girard.

Girard nomme cela le mensonge romantique : l’illusion que nos désirs viennent de nous. Pourtant, bien souvent, nous voulons ce que les autres veulent. Nous nous comparons, consciemment ou non, et nous modelons nos choix sur ceux des figures que nous admirons ou envions. Et ce mimétisme, loin d’être anodin, explique les conflits, l’épuisement, la course sans fin à la reconnaissance.

Mais voici la bonne nouvelle : en comprenant la mécanique du désir mimétique, vous pouvez enfin redevenir l’auteur de vos choix. Ce que vous désirez n’est pas une fatalité. Cet article est une invitation à reprendre le pouvoir sur vos désirs, à découvrir ce que vous voulez vraiment, à vous libérer de l’emprise des modèles extérieurs pour vivre une vie alignée, pleine et authentique.

🎓 Ce que vous allez découvrir :

  • Pourquoi nous désirons selon le désir de l’autre, selon René Girard.

  • Comment le mimétisme façonne nos ambitions, nos achats et même nos amours.

  • Quels sont les deux types de modèles mimétiques — et pourquoi l’un peut nous sauver, l’autre nous détruire.

  • Comment identifier et désactiver les désirs empruntés.

  • Les outils pour construire une vie alignée à vos vrais besoins.

👉 À la fin de cet article, vous aurez une compréhension claire de vos moteurs invisibles… et les clés pour les reprogrammer en conscience.


💎 Notre Offre

En moins de 20 minutes, vous découvrez pourquoi vos désirs vous échappent, comment ils sont influencés par les autres, et comment retrouver votre liberté intérieure — même si vous avez passé toute votre vie à suivre les attentes des autres sans vous en rendre compte.

✨ Qu’est-ce que le désir mimétique ?

La plupart d’entre nous ont la conviction – bien souvent inconsciente – qu’il existe une ligne directe, simple et intime entre ce que je suis et ce que je désire.

👉 « Un matin, je me lève avec cette idée brillante : courir un marathon. Ce projet me paraît évident, presque nécessaire. Hasard curieux : tous mes amis, eux aussi, se sont découvert une passion pour la course au seuil de la trentaine. »

👉 « Je suis soudainement persuadée que Substack est la meilleure plateforme possible pour publier mes essais. Les “données” me confortent dans ce choix… qui coïncide étrangement avec l’enthousiasme généralisé de ma communauté. »

👉 « Pendant le confinement, je décide que le moment est enfin venu d’adopter un chien. J’en rêve depuis longtemps, c’est vrai. Mais suis-je influencée par les dizaines de photos de chiots postées chaque jour sur Instagram par tous mes amis déjà convertis ? »

Dans chacun de ces exemples, je me raconte une histoire rassurante : mon désir serait personnel, réfléchi, authentique. Il viendrait de moi, il serait rationnel, ou mieux : naturel. Ce que je veux, je le veux vraiment.

Mais cette narration intérieure est souvent un leurre. Nous ne sommes pas les auteurs exclusifs de nos désirs.

Le sociologue et philosophe français René Girard nommait cela « le mensonge romantique ». C’est l’idée – fausse mais séduisante – que nos désirs naissent en nous, comme s’ils jaillissaient d’un sanctuaire intime et pur, inaccessible aux autres. Comme si nous reconnaissions spontanément ce qui mérite d’être voulu, indépendamment de toute influence sociale.

Or, il n’en est rien.

Prenons Jules César. À la suite de sa victoire à Zéla, il déclara fièrement : « Veni, vidi, vici » (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). Mais si l’on traduit cette devise dans le langage du désir, on pourrait dire : « Je suis venu, j’ai désiré, j’ai conquis. »

César nous fait croire qu’il lui suffit de poser les yeux sur un objet pour savoir s’il mérite d’être convoité. Il veut incarner la figure du stratège souverain, du conquérant maître de ses choix. Mais il ment. Comme nous tous.

La vérité, c’est que le territoire de Zéla n’avait d’importance que parce que son rival, le roi Pharnace II, le disputait. Ce n’était pas la terre qui valait la peine d’être conquise, c’était le désir de l’autre qui lui conférait sa valeur.

🔁 Autrement dit : ce que nous trouvons désirable l’est souvent parce que d’autres le désirent.

La valeur d’un objet n’est ni purement objective, ni même purement subjective : elle est intersubjective. Elle naît dans l’espace entre les désirs. Elle est mimétique.


Imaginez : vous entrez dans une friperie avec une amie. Des portants entiers de chemises ne suscitent chez vous aucune émotion. Puis, votre amie – styliste ou costumière de cinéma – s’arrête soudain devant l’une d’elles. Son regard la transforme. Elle devient LA chemise que Molly a choisie. Et voilà : l’objet se métamorphose sous vos yeux. Il acquiert une aura, une désirabilité nouvelle.

Ce phénomène ne concerne pas seulement les chemises. Il s’applique à tout : carrières, relations, possessions, expériences. Nos désirs sont filtrés, colorés, et intensifiés par les modèles que nous suivons, souvent sans même nous en rendre compte.

🔁 Le désir, ce n’est pas une trajectoire droite. C’est une spirale. Et elle tourne toujours autour d’un autre.

Le désir médiatisé : quand les autres décident à notre place

À première vue, on pourrait croire que nos désirs sont libres, spontanés, personnels. Mais la vérité, c’est qu’ils sont presque toujours influencés, voire façonnés, par le regard des autres. Dans Le Songe d’une nuit d’été, Shakespeare, par la voix d’Hermia, dit :
« Oh ! l’enfer que de choisir l’amour avec les yeux d’un autre ! »
Et pourtant, c’est ce que nous faisons. Tous les jours. Pour tout.

Nous croyons choisir une marque, une école, une destination de vacances, une robe ou même un partenaire. Mais en réalité, ce sont souvent des regards extérieurs – ceux de nos amis, d’influenceurs, de collègues, d’inconnus sur Instagram – qui tracent la carte de ce que nous devrions vouloir.

C’est ici qu’entre en jeu ce que René Girard appelle la médiation du désir.


Besoins biologiques vs désirs mimétiques

Il est important de distinguer besoins et désirs.
Les besoins fondamentaux – manger, se réchauffer, se reproduire, dormir – sont biologiques. Si vous êtes affamé et qu’on vous présente un steak et un morceau de bois, vous n’avez pas besoin de conseils. Votre système nerveux central tranchera pour vous.

Mais dès que l’on s’éloigne de la survie immédiate, on entre dans le territoire mouvant du désir. Ce que vous portez, la voiture que vous achetez, le type de carrière que vous poursuivez ou le style de vie auquel vous aspirez… Tout cela n’est pas instinctif, mais médiatisé.

Dans ce domaine, nous n’avons pas de GPS intérieur.
Nous nous tournons alors vers des modèles : des personnes qui, consciemment ou non, nous indiquent ce qui mérite d’être désiré. Le désir ne naît donc pas en nous de façon autonome. Il est mimétique – c’est-à-dire copié.


Les modèles : ceux que nous imitons (souvent sans le savoir)

Un modèle n’est pas forcément une célébrité. Il peut s’agir d’un ami, d’un collègue, d’un influenceur, d’un personnage de fiction… Ce qui compte, c’est qu’on perçoive cette personne comme plus avancée que nous sur un chemin de vie que l’on considère comme désirable.
Ces personnes voient plus loin, semblent savoir ce qu’elles font, et surtout semblent avoir trouvé ce que nous cherchons – reconnaissance, charisme, liberté, amour, succès.

En d’autres termes :

On désire ce que notre modèle désire, parce que l’on croit que cela nous rendra un peu plus semblables à lui, à elle, à ce qu’il représente.

Ce désir est structurant. Il influence nos choix profonds. Mais il est aussi dangereux, car il peut nous détourner de nos vrais besoins et aspirations.
À force d’imiter, on finit par désirer ce qui ne nous correspond pas.


Deux types de modèles : externes et internes

Girard distingue deux types de modèles qui influencent notre désir :

  1. Les médiateurs externes (modèles inaccessibles)
    Ce sont des personnes hors de notre monde réel. Leur statut social, leur notoriété ou leur éloignement temporel les rendent inimitables dans les faits.
    Par exemple : Beyoncé, Aristote, ou un grand chef étoilé si vous êtes apprenti.
    Ils nous inspirent, mais la compétition avec eux est impossible. Ils vivent dans un monde que l’auteur Luke Burgis appelle ironiquement Celebristan.

  2. Les médiateurs internes (modèles proches)
    Ils sont dans notre monde, proches, comparables, donc concurrents.
    Cela peut être un collègue, un ami, un frère, une camarade de promo.
    C’est là que le désir devient plus conflictuel. Car nous nous comparons à eux, nous rivalisons, et parfois nous nous détestons d’aimer ce qu’ils aiment.
    Bienvenue dans Freshmanistan, ce monde de rivalité permanente, amplifié par les réseaux sociaux.


Et maintenant ?

Reconnaître que nos désirs sont mimétiques, c’est reprendre le pouvoir sur nos choix.
C’est nous demander :

« Est-ce que je veux cela pour moi, ou parce que quelqu’un d’autre m’a donné envie de le vouloir ? »
C’est, en un mot, passer du mimétisme inconscient à la clarté intentionnelle.

La suite de l’article nous guide à travers ce labyrinthe : comment éviter les pièges du désir mimétique, comment repérer ses modèles, et surtout : comment se reconnecter à ce que l’on désire vraiment.

La spirale infinie du désir : le Martini mimétique

Imaginez que vous choisissiez quelque chose que personne d’autre ne désire. Vous commencez à douter. Vous perdez confiance. Ce doute surgit car le désir a besoin de validation. Il cherche toujours des signaux sociaux qui lui confirment qu’il est légitime.

Prenons une adolescente qui se met en couple avec un camarade qui ne plaît à personne. Si aucune de ses amies ne montre d’intérêt pour ce garçon, elle se demande vite si elle a « bien choisi ». Ce n’est pas seulement l’objet du désir qui compte, c’est l’écho qu’il reçoit dans le regard des autres.

René Girard l’a bien compris : le désir est mimétique et infini. Il ne repose pas sur un besoin biologique, mais sur un manque perçu, activé par l’existence d’un modèle.

Le désir ne flotte pas librement. Il doit s’ancrer à quelque chose – ou à quelqu’un. Il fonctionne comme une ventouse : dès qu’il se détache d’un objet, il s’accroche à un autre.

C’est pourquoi il est sans fin.

Prenez un millionnaire du Bitcoin. Une fois la richesse acquise, se contente-t-il de moins ? Non. Il se passionne soudain pour l’élevage de poissons exotiques, la gastronomie nordique, ou des expéditions vers des îles quasi-inconnues. Non pas parce qu’il en avait besoin, mais parce qu’il a vu quelqu’un (un modèle) les désirer avant lui.

Girard l’explique ainsi : nous ne désirons jamais ce que nous avons. Si nous le possédons, ce n’est plus un désir. Nous désirons ce que nous croyons nous manquer. Et plus encore, nous désirons ce que d’autres désirent.

Il n’existe aucun objet, aucun statut, aucun accomplissement capable de combler le désir humain. Dès qu’un désir est satisfait, un autre surgit. Non pas à cause d’un besoin réel, mais parce que le mimétisme nous pousse à vouloir toujours plus, toujours ailleurs.

Et cela fait de nous des cibles faciles.

Notre nature mimétique est exploitable. Publicitaires, marques, algorithmes, influenceurs… tous savent comment activer ce mécanisme. Il suffit de montrer un modèle désirable en train de vouloir quelque chose, et notre attention suit, comme aimantée.

Même nos besoins fondamentaux ne sont pas épargnés. Prenez l’eau.

Théoriquement, boire de l’eau relève du besoin biologique le plus basique. Mais dans un monde saturé d’options, même l’eau est devenue un objet de désir mimétique. Vous venez d’une planète où l’eau en bouteille n’existe pas. On vous propose Voss, San Pellegrino ou Evian. Comment choisissez-vous ?

On pourrait vous parler du pH ou des minéraux, mais la vérité, c’est que si je vous dis : moi, je bois San Pellegrino, alors vous voudrez probablement en faire autant, parce que vous me percevez (même vaguement) comme un modèle. Ce n’est pas l’eau que vous désirez. C’est ce que mon choix dit de moi.


Une société d’abondance est une fabrique de désir mimétique

Plus une société dépasse la rareté, plus elle entre dans une zone de danger mimétique. Car dans l’abondance, le choix ne se fait plus par nécessité mais par comparaison.

Et dans un monde où les modèles sont omniprésents – Instagram, LinkedIn, TikTok, newsletters, podcasts – les désirs se multiplient à l’infini, sans hiérarchie claire, sans stabilité. Zygmunt Bauman appelle ce phénomène : la modernité liquide. Un monde où tout coule, tout bouge, rien ne dure. Surtout pas ce que nous voulons.


Le désir métaphysique : ce que nous voulons vraiment, c’est « être »

Le mimétisme ne se contente pas de nous faire vouloir des choses. Il nous fait désirer des identités. Des manières d’être. Des formes de reconnaissance.

Ce n’est pas la chemise que je veux. C’est l’aura de la personne qui la porte.

Girard appelle cela le désir métaphysique : le désir du désir de l’autre. Non pas le désir d’un objet, mais le désir d’être comme un autre. Nous ne voulons pas une étoile Michelin pour son apparence, mais pour ce qu’elle dit de nous. Nous ne voulons pas d’un diplôme pour le papier, mais pour l’aura qu’il dégage dans la société. Nous voulons être vus comme quelqu’un qui a de la valeur.

Les mannequins (au sens fashion comme au sens girardien) ne modélisent pas les objets, mais le désir. Leur rôle n’est pas de porter une robe, mais de vous donner envie de la porter, parce qu’elle est sur leur corps. Et ce que vous désirez, ce n’est pas la robe : c’est leur présence, leur pouvoir, leur beauté.

Plus on veut leur ressembler, plus on perd la capacité de voir la réalité telle qu’elle est.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’en comprenant ces mécanismes, nous pouvons les déconstruire. Nous pouvons apprendre à choisir ce que nous désirons vraiment, et non ce que d’autres nous ont appris à désirer.

Et cela, c’est le vrai début de la liberté intérieure.

Les deux visages du désir : modèles externes vs internes

Tous les modèles ne se valent pas. Et tous ne provoquent pas les mêmes types de désir ni les mêmes conflits. René Girard distingue deux grandes catégories de médiateurs : les modèles externes et les modèles internes. La nature de notre relation à ces modèles détermine la puissance — et parfois la dangerosité — du désir qu’ils déclenchent en nous.


Les modèles externes : ceux que nous admirons sans jamais pouvoir les atteindre

Un modèle externe est une personne qui semble vivre sur un autre plan que le nôtre — non pas en termes de géographie, mais de statut, de pouvoir, de reconnaissance ou d’intouchabilité.

On pourrait dire qu’il vit à Celebristan, ce royaume imaginaire où habitent les stars, les grands artistes, les figures légendaires, les milliardaires de la Silicon Valley, les pionniers de génie — mais aussi, plus simplement, toute personne que l’on perçoit comme fondamentalement hors d’atteinte.

Le modèle externe n’est pas un rival. On peut l’admirer, le fantasmer, le suivre, mais on ne peut pas vraiment entrer en compétition avec lui. Il est trop loin.

C’est pour cela que son influence est douce, parfois inspirante, rarement toxique. Il nous motive, mais sans provoquer de jalousie directe. Comme ce lycéen invité au bal par une célébrité : il vit un rêve, pas un duel.


Prenons un exemple littéraire : Don Quichotte, chef-d’œuvre de Cervantès. Don Quichotte ne devient pas chevalier errant par hasard. Son désir naît à la lecture des exploits d’un autre : Amadis de Gaule, un héros fictif, chevalier d’un autre temps. Ce personnage vit dans les pages de romans, dans une époque disparue. Il est un modèle externe pur. Il enflamme l’imagination de Don Quichotte, mais jamais ce dernier ne pense pouvoir le surpasser. Il le suit, sans lui faire d’ombre.

Même son fidèle écuyer, Sancho Panza, reste dans cette logique. Bien qu’ils soient physiquement côte à côte, ils ne sont pas sur le même plan social ni psychologique. Sancho admire Don Quichotte, mais il ne cherche pas à lui ressembler. Il vit dans son sillage, sans jamais convoiter son rôle.


Et dans la vraie vie ?

Nous avons tous nos propres habitants de Celebristan. Peut-être que pour vous, c’est ce professeur charismatique, ce CEO à succès, cette romancière brillante, ou même ce cousin toujours « trop parfait ». Tant qu’ils restent inaccessibles, ils n’activent pas le même feu intérieur que les modèles internes. Ils nous inspirent, oui. Mais ils ne déclenchent pas la guerre intérieure.

Alors posez-vous cette question avec sincérité :

Qui, dans ma vie, est-ce que je considère comme vivant à Celebristan ?

Car comprendre qui occupe cette place dans notre imaginaire, c’est déjà reprendre du pouvoir sur nos propres désirs.

Freshmanistan : le terrain miné du désir mimétique

Si Celebristan est le royaume lointain des modèles inaccessibles, Freshmanistan, lui, est notre monde immédiat. C’est là que se jouent les conflits les plus intimes, les plus brûlants. Ici, les modèles sont proches — trop proches. Ils vivent, travaillent, étudient, consomment et postent les mêmes choses que nous. Et c’est précisément cette proximité qui rend le mimétisme si explosif.

Imaginez une classe de première année à l’université. Sportifs, intellos, artistes… Tous prétendent se différencier. Pourtant, ils ont le même âge, les mêmes profs, les mêmes fêtes, les mêmes galères existentielles. Ils sont dans le même bateau. Aucune barrière ne les sépare. La compétition est possible, et donc inévitable.

C’est cela, Freshmanistan : un monde où tout le monde peut désirer la même chose que vous, et où cette chose est rare. L’amour, la reconnaissance, un stage, une validation sociale, une place dans un groupe.

Et plus encore :

Un monde où chacun imite les autres, tout en cherchant désespérément à se distinguer.

Dans ce contexte, le désir mimétique devient conflit latent. Car si je veux la même chose que toi, tu deviens mon rival. Et si tu l’obtiens avant moi, je me sens diminué.

C’est là que surgit l’envie, la comparaison, la frustration silencieuse.


Les réseaux sociaux : le Freshmanistan mondial

Aujourd’hui, Freshmanistan n’est plus une salle de classe. C’est le monde numérique. Instagram, TikTok, LinkedIn, Twitter… Autant de vitrines de désirs affichés, copiés, amplifiés.
Avant, on se comparait à une dizaine de personnes dans notre entourage. Aujourd’hui, on se compare à des milliers — en continu. Et cela crée un sentiment diffus de pression, d’aliénation, d’inadéquation.

Le paradoxe est cruel :

Plus nous imitons, plus nous nous uniformisons. Mais plus nous cherchons à nous différencier, plus nous nous sentons seuls.

Et dans ce climat, chacun tente de se forger une identité unique… sur un radeau fragile, dérivant dans un océan de modèles qui se copient les uns les autres.


Freshmanistan, c’est nous

Nous sommes tous, à différents moments, des freshmen. Et ce n’est pas une insulte. C’est une condition humaine. Le mimétisme n’est pas un défaut moral — c’est un mécanisme de socialisation. Mais il devient destructeur quand il est inconscient et envahissant.

Alors oui, différencie-toi. Mais fais-le en conscience.
Pas pour être différent, mais pour être vrai.
Et si tu ne devais retenir qu’un seul mantra :

« Je choisis ce que je veux. Je refuse de désirer par procuration. »

🌟 Conclusion: Redevenir l’auteur de ses désirs

Dans un monde saturé d’influences, reconnaître le mécanisme du désir mimétique est une invitation à reprendre le contrôle de nos aspirations. En identifiant les modèles qui influencent nos choix, nous pouvons distinguer entre ce que nous voulons réellement et ce que nous pensons vouloir. Cette prise de conscience est le premier pas vers une vie alignée avec nos valeurs authentiques, libérée des comparaisons incessantes.

Comme l’affirme René Girard : « L’homme désire toujours selon le désir de l’Autre. » En comprenant cette dynamique, nous pouvons choisir consciemment nos désirs, non pas en réaction aux autres, mais en accord avec notre véritable identité.


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📚 Pour approfondir

  • René Girard, Mensonge romantique et Vérité romanesque, Grasset, 1961.

  • René Girard, La Violence et le Sacré, Grasset, 1972.

  • Luke Burgis, Wanting: The Power of Mimetic Desire in Everyday Life, St. Martin’s Press, 2021.


En explorant le désir mimétique, nous découvrons une opportunité de transformation personnelle. En devenant conscients de nos influences, nous pouvons choisir une vie guidée par nos valeurs profondes, plutôt que par des désirs empruntés.

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