Chacun peut observer en lui deux éléments qui incitent à l’action, deux sources dont découlent les décisions. D’un côté, la conscience, le jugement, la raison, la réflexion ; de l’autre, l’automatisme.
Une énorme dépense de puissance nerveuse accompagne la satisfaction des impulsions émotionnelles, aussi la meilleure façon de commencer la culture de la volonté est de s’entraîner à les contrôler. Voici les principales impulsions :
1°. L’expansion sous toutes ses formes
D’une manière générale, essayez d’observer le silence. Si, par exemple, vous apprenez une nouvelle et que vous souhaitez la communiquer à un ami, pensez qu’en faisant cela vous allez gaspiller une certaine quantité d’énergie. Conservez cette énergie : ne dites rien. Ne manifestez pas vos impressions, surtout celles qui sont éveillées en vous par les intentions de ceux qui vous entourent : chaque exclamation, chaque mot, chaque geste retenu, augmente votre réserve nerveuse. Ne gaspillez pas votre force mentale dans des intentions futiles, en commentant les événements de la journée, en faisant des commentaires sur les gens qui passent ou sur les actions dont vous êtes témoin. Tout cela ne signifie pas déjà l’insociabilité, mais simplement le refus d’activités inutiles pour soi et pour les autres. Lorsque vous devez nécessairement parler, ne le faites pas de manière mécanique, automatique : pensez à vos expressions. Remplacez les mots que vous prononcez impulsivement par des mots réfléchis. Il ne faut pas parler avec animation : vous vous perdriez en pure perte ; surtout, il ne faut pas argumenter. Écoutez calmement ce qui vous est communiqué sans exprimer votre jugement, sauf si c’est indispensable. Ne vous laissez pas forcer à parler contre votre gré. Si quelqu’un vous oppresse par ses propos, intéressez-vous à ce qu’il dit, laissez-le gaspiller sa force nerveuse, et continuez à condenser la vôtre.
2°. Le désir d’obtenir l’approbation des autres
L’homme, dès qu’il a l’occasion de se faire connaître, s’efforce de donner aux autres une bonne opinion de sa propre personnalité, en manifestant sa propre opinion, qu’il considère toujours comme supérieure. Observez qui que ce soit que vous écoutez ; vous verrez combien d’efforts stériles la vanité impose à la plupart des gens qui sont enclins à désirer l’approbation des autres. Observez-vous bien, afin de réprimer soigneusement cette tendance.
3°- Pour limiter l’escalade
En commençant à contrôler un léger mouvement d’impatience, on est capable de maintenir un sang froid imperturbable même en présence de graves provocations. La déception, l’irritation, l’épuisement entraînent des expressions faciales, des gestes, des éclats de voix : si nous pouvons prévenir ces manifestations, nous en tirons le plus grand avantage. L’exercice de l’impassibilité contribue puissamment au développement de la volonté.
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