Franklin n’a pas seulement parlé d’amélioration de soi. Il l’a réellement vécu et a pris des mesures pour s’assurer qu’il ne se mentait pas à lui-même.
La volonté de Franklin de s’améliorer a été la clé de son succès. Sa quête de l’excellence était globale, car il cherchait à s’améliorer professionnellement, mentalement et moralement. Sa poursuite de ce dernier a commencé à l’âge de vingt ans lorsque Franklin a conçu un système qui le pousserait à adopter des habitudes plus vertueuses.
À cet effet, Franklin a choisi treize vertus qu’il trouvait particulièrement désirables. Mais contrairement à d’autres qui en ont simplement parlé, Franklin a créé une liste et documenté ses progrès dans son journal. Il écrit:
Mon intention étant d’acquérir l’habitude de toutes ces vertus, j’ai jugé bon de ne pas distraire mon attention en tentant le tout à la fois, mais de la fixer sur l’une d’elles à la fois ; et, quand je serais maître de cela, alors passer à un autre, et ainsi de suite, jusqu’à ce que j’aie parcouru les treize
Les treize vertus qu’il cherchait à acquérir étaient soigneusement répertoriées. Il s’évaluait à la fin de chaque journée, plaçant un point à côté de chaque vertu qu’il avait violée. Son objectif était de minimiser le nombre de points dans son journal. S’il parvenait à garder son journal vierge, ce serait un indicateur que sa vie était de vertu et non de vice.
Les 13 vertus sont les suivantes :
- Tempérance : Éviter les excès et pratiquer la modération.
- Silence : Parler uniquement lorsque cela est nécessaire et éviter les babillages inutiles.
- Ordre : Organisateur sa vie et son environnement de manière méthodique.
- Résolution : S’engager impérativement à accomplir ce qui doit être fait.
- Frugalité : Ne pas dépenser sans nécessité et éviter le gaspillage.
- Travail : Être diligent et productif dans toutes les tâches.
- Sincérité : Être honnête et juste dans ses interactions avec les autres.
- Justice : Ne pas nuire aux autres et traiter tout le monde équitablement.
- Modération : Éviter les extrêmes et les comportements excessifs.
- Propreté : Maintenir l’ordre et la propreté personnelle.
- Tranquillité : Garder le calme et la sérénité intérieure.
- Chasteté : Respecter la moralité et éviter les tentations.
- Humilité : Reconnaître ses propres limitations et rester modeste.
Ces 13 vertus sont souvent prononcées comme un guide pour une vie vertueuse et disciplinée.
Autant dire que Benjamin Franklin n’a jamais atteint son objectif de perfection morale. La barre qu’il s’était fixée était incroyablement haute.
Mais l’habitude de l’auto-amélioration est restée. Tenir un journal l’avait tenu responsable.
Réflexion sur soi
Bien que Franklin n’ait jamais perdu une heure de sa vie, il pensait que l’autoréflexion était trop importante pour qu’il l’ignore. Pour cela, il n’a cessé de s’interroger sur la valeur de son travail et sur les motivations de chaque activité.
Par exemple, Franklin avait l’habitude de se poser deux questions par jour dans le cadre du processus de journalisation qu’il avait pour ses treize vertus. En haut de son journal était écrite la question : à quoi bon ferai-je aujourd’hui ? Il reviendrait à l’autoréflexion à la fin de la journée en répondant à l’autre question au bas de son journal : qu’est-ce que j’ai bien fait aujourd’hui ?
C’était son rapport d’intégrité quotidien. Alors qu’il suivait le quoi et le quand pendant les heures de travail, son temps passé avant et après le réveil était consacré au pourquoi.
Il n’a jamais hésité à se poser des questions difficiles. Alors que beaucoup de ceux qui tiennent un journal aujourd’hui passent la plupart de leur temps sur des affirmations et de l’inspiration, Franklin a utilisé son journal pour le contraire : pour tenir un registre de ses échecs moraux. Il notait sur le côté gauche de son journal une liste des torts qu’il avait commis, et sur le côté droit ce qu’il avait fait pour le réparer.
Parmi ces torts figuraient sa tolérance à l’égard de l’esclavage. En tant que propriétaire de la Pennsylvania Gazette, il a autorisé la publicité pour la vente d’esclaves. Finalement, il en vint à posséder lui-même des esclaves, bien qu’il restait inquiet de cette pratique. Mais son plus grand défaut sera son accord sur un compromis, qui inscrit l’esclavage dans la constitution.
Franklin ne serait jamais en mesure de réparer complètement ce tort, mais il a pris des mesures pour réparer ses erreurs même dans ses années crépusculaires. Il est devenu président de la Société pour l’abolition de l’esclavage et s’est activement prononcé contre cette pratique.
Tenir un journal
Franklin ne se serait probablement jamais considéré comme ayant l’habitude de tenir un journal. Mais en étudiant sa vie, nous pouvons voir qu’il a fait exactement cela.
La plupart des gens se concentrent sur la façon dont la journalisation peut être avant-gardiste. Il n’y a certainement rien de mal à cela, mais je ne suis pas convaincu que cela se traduira nécessairement par les résultats que nous recherchons. L’un des pièges de la journalisation est que nous gagnons un sentiment d’accomplissement en écrivant simplement. Cela peut être thérapeutique, mais cela peut aussi nous empêcher de prendre des mesures qui nous apporteront les résultats que nous recherchons.
L’essentiel à retenir
Franklin a utilisé son journal pour se tenir responsable et promouvoir un parti pris pour l’action. Nos souvenirs se sont avérés peu fiables. Souvent, nous nous racontons une histoire pour justifier nos actions. Franklin le savait et a pris des mesures actives pour devenir une meilleure personne, au lieu de simplement espérer qu’il ferait le bien.
Mais tout aussi important était sa croyance dans le pouvoir de la journalisation. Ses journaux n’auraient pas représenté grand-chose s’il s’agissait simplement d’un récit passif de sa vie. Franklin a fait confiance au processus et a fait de la journalisation une habitude clé sur laquelle sa vie était fortement basée.
Il y a beaucoup à apprendre de la vie de Benjamin Franklin. La manière dont il a utilisé ses journaux pour l’apprentissage, la réflexion et la responsabilité est incroyable.
Lorsque vous êtes bon pour les autres, vous êtes le meilleur pour vous-même.- Benjamin Franlin
💬 Un Message à retenir
Une vie meilleure ne s’improvise pas : elle se construit, une vertu à la fois, à l’encre de l’honnêteté et de l’effort.
Ressources: les journaux de Benjamin Franklin.